La Municipalité refuse d'octroyer un permis de construire à Swisscom.
aguenot@lacote.ch
" La Municipalité a décidé de refuser le permis de construire d'une nouvelle station de communication mobile pour le compte de Swisscom SA. " C'est écrit noir sur blanc, dans une lettre adressée hier matin aux habitants du chemin du Vernay. Cette lettre, cela faisait six mois que le quartier l'attendait. Au mois de mai, l'opérateur helvétique avait rendu publique son intention d'y installer sur un terrain privé une antenne de téléphonie mobile pour optimiser sa couverture réseau. Mais, rapidement, près de 240 oppositions avaient été déposées à la Commune. Mi-septembre, face à cette levée de boucliers, le géant bleu décidait d'organiser une séance d'information pour tenter de désamorcer les tensions. En vain.
Il ne restait donc plus qu'à la Municipalité de se prononcer sur le sort du projet. Depuis hier, c'est chose faite. " Le message des opposants était très fort, c'est ce qui nous a fait pencher de leur côté , explique Gérald Cretegny, syndic de Gland et signataire de la missive officielle. Nous voulons mettre Swisscom devant le fait accompli. Il faut maintenant que l'opérateur nous prouve que l'installation d'une antenne à cet endroit est vraiment indispensable. "
Pour la ville, c'est une première. Le Service des Bâtiments ne se souvient pas avoir déjà rencontré un tel cas de figure. Les stations de téléphonie mobile ont jusqu'à présent toujours passé la rampe. Selon la cartographie de l'Office fédéral de la communication, dix stations "3G" et "4G" sont actuellement en service sur le territoire glandois.
Recours possible
Au chemin du Vernay, on se réjouit de la nouvelle mais on s'en étonne aussi. A l'instar de Carmine Giaquinto, membre du comité d'opposition. " Nous pensions que la Municipalité allait se ranger du côté de Swisscom. En général, l'argument des risques pour la santé ou celui de la dévaluation des biens immobiliers découlant d'une telle installation n'ont pas beaucoup de poids. "
L'opposition des habitants n'a donc " plus d'objet ", comme le stipule la lettre des autorités. La décision n'est pourtant pas irrévocable. Swisscom peut encore faire recours auprès du Tribunal cantonal. Et, dans ce cas, les habitants du Vernay n'auraient plus droit de cité. " On ne pourrait plus faire barrage collectivement. Ce qui jouerait peut-être en notre défaveur ", relève Michaël Bill, un opposant de la première heure. Si l'affaire allait plus loin, c'est désormais à la Municipalité que reviendrait l'entière responsabilité du dossier.
A ce jour, difficile de prédire la suite des événements. Hier après-midi, Swisscom affirmait ne pas avoir pris connaissance de la décision municipale. " Nous n'avons pas encore reçu les documents de la Commune. Une fois les motifs du refus connus, nous évaluerons la situation ", assure Christian Neuhaus, porte-parole de l'opérateur.