Le fonctionnement de Police-Population au coeur d'une réunion publique.
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Seule une petite centaine de personnes avait fait le déplacement, jeudi soir, pour assister à la séance d'information sur la surveillance citoyenne. "Le niveau de sécurité à Gland est bon." C'est par ces mots que Florence Golaz, municipale en charge de la sécurité publique, a ouvert la rencontre. Si les résultats du "Diagnostic local de sécurité" ("La Côte" du 28 mars) établi par la Ville se veulent rassurants, les statistiques relatives au nombre de cambriolages (+48,7% en deux ans), elles, le sont beaucoup moins. En cause: une région toujours plus attractive et des effectifs policiers raisonnablement non extensibles. Mais alors que faire face à cette situation?
En 1992, la Police cantonale vaudoise lançait le concept de Surveillance mutuelle des habitations (SMHab), inspiré d'expériences précédentes initiées dans plusieurs pays anglo-saxons. A cette époque, il s'agissait d'intensifier la lutte contre les cambriolages en Terre Sainte, cible privilégiée des malfrats de tous poils. Vingt ans plus tard, le partenariat, rebaptisé Police-Population, fédère un tiers des communes et revendique plus de 12 000 membres à travers le canton. But de ce programme: encourager les relations de bon voisinage et la collaboration police-population pour limiter, voire empêcher les délits (lire encadré).
Des habitants peu convaincus
La formule paraît séduisante. Mais elle peine encore à rassembler les foules. Dix-neuf ans après son introduction dans la commune, seuls 200 Glandois sur 12 000 sont inscrits à ce programme de prévention. Trop peu, à en croire certains intervenants. "Ce système de solidarité ne peut fonctionner de manière efficace qu'avec la participation d'une majorité de citoyens" , relève, réaliste, un retraité déjà victime de deux cambriolages. Avis partagé par Pablo, adhérent de la dernière heure. "Il faudrait que le réseau réunisse beaucoup plus de monde pour que les choses commencent à bouger. En sa forme actuelle, le concept est un peu un pétard mouillé", dit-il. Nettement plus sceptique, un autre habitant pense que "cette action revient à noyer le poisson pour éviter d'aborder la question du manque d'effectifs policiers dans la région."
D'ailleurs, la plupart des nouveaux membres pratiquent déjà et depuis longtemps cette solidarité de voisinage que l'on voudrait plus spontanée. "Il y a eu un cambriolage à côté de chez nous. Nous avons placardé des affiches dans tout le quartier pour avertir nos voisins et dissuader les malfaiteurs", explique Jean-Marc. Ce père de famille attend avec impatience le bulletin d'information mensuel de la police. "C'est important pour moi de pouvoir mesurer l'étendue du problème. Je veux savoir ce qu'il se passe dans ma ville."