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Stellram licencie et quitte la Suisse

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Sans négociation ni syndicat, l'entier du personnel est évincé.

suter@lacote.ch

Nouveau coup dur pour la région. La centaine de personnes que compte encore Kennametal Stellram a été licenciée. L'entreprise, qui a racheté ATI Stellram en novembre, fait ses valises et part en Allemagne. La pilule est dure à avaler pour les employés qui, pour la plupart, ont de nombreuses années d'ancienneté.

Jeudi en fin de matinée, une trentaine de collaborateurs sont sortis de l'usine pendant leur pause, pour entamer une discussion avec deux représentants du syndicat Unia, Yves Defferrard et Fabrice Chaperon. Le personnel est tendu, mal à l'aise face à la presse. On sent que ces personnes ont un sentiment de trahison vis-à-vis de leur employeur. Sept d'entre elles, à quelques années de la retraite, ont rendez-vous le jour même avec la direction, à 14 heures. Toutes espèrent un geste.

L'entreprise dispose d'une charte éthique

La multinationale Kennametal, dont le siège se trouve en Pennsylvanie (USA), se targue d'une croissance mondiale et affiche sur son site internet un chapitre réservé à "l'éthique". Nous pouvons notamment y lire: " si vous avez un problème avec une situation de l'entreprise, il est important de mettre ces préoccupations à l'attention du bureau de l'Ethique et compliance Office. Notre ligne d'assistance répond 24h sur 24, tous les jours ". Suit une quinzaine de liens permettant d'accéder à cette assistance en langue chinoise, portugaise, française...

Au retour de leur entretien avec la direction, la déception des employés est à la hauteur de leurs espoirs passés: la direction ne leur offre strictement rien. Elle se réfère même à un pseudo-plan social mis en application en... 1999, lors de premiers licenciements.

Ce vendredi, une nouvelle réunion est prévue en début d'après-midi avec l'ensemble du personnel. La direction ne reconnaît plus la commission des employés comme un interlocuteur valable et ne veut pas entendre parler de négociations avec le syndicat Unia. " Nous avons reçu mandat des employés pour les représenter et sommes dans l'obligation de le respecter, annonce Yves Defferrard. Cette entreprise bafoue le droit suisse des employés. Dans notre pays, le partenariat social existe; de lui dépend la paix du travail. Le but est de limiter les grèves et les conséquences des licenciements. Ce n'est pas à l'Etat de payer la casse de cette société, qui a par ailleurs bénéficié d'exonérations fiscales" .

Pas de plan social, ni de retraite anticipée

Le syndicaliste affirme qu'il a rarement vu direction plus méprisante face à ses employés. " Non seulement elle ne propose aucun plan social mais, en plus, elle a l'outrecuidance d'interdire l'accès à des cours de formation continue aux employés qui le souhaiteraient, alors que ce sont eux qui les paient. L'on est aussi en droit d'attendre d'eux qu'ils assurent le paiement de l'AVS et du deuxième pilier à tous les employés de 58 ans et plus jusqu'à l'âge terme. Faute de quoi, ils auront une retraite péjorée par cinq à sept ans de cotisations en moins".

Unia va interpeller l'Office cantonal de conciliation et d'arbitrage. Cet organe doit obligatoirement être averti dès qu'il y a conflit collectif du travail, avant toute mesure de coercition (grève, licenciement collectif, etc...). L'office tente la conciliation, après avoir entendu les parties et après avoir étudié le cas. Il est constitué d'un président et de deux assesseurs (un représentant des travailleurs et un représentant des employeurs) choisis par les parties dans une liste de personnes nommées par le Conseil d'Etat. Kennametal sera donc convoqué.


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