Non, la ville de Gland ne fera pas de "geste" pour les habitants glandois qui paient la taxe au sac comme l'escomptait l'aile gauche de l'assemblée, pour qui ladite taxe, entrée en force le 1 er janvier 2013, constitue un impôt déguisé réduisant le pouvoir d'achat des familles. Répondant à une motion De Hadeln demandant une rétrocession de l'argent versé par les habitants, la Municipalité, optant pour une tactique "minimaliste", bien qu'osée, avait décidé de faire un geste... Mais un trop petit geste au goût des motionnaires. En effet, la Ville proposait de subventionner à hauteur de 3 francs par année un ticket de bus pour chaque habitant.
Une blague?
Absurde? Oui, et assumé de la part d'une Municipalité pour qui une rétrocession est légalement quasi impossible à appliquer. De plus, toujours selon l'Exécutif, redonner l'argent aux concitoyens irait à l'encontre du principe de responsabilisation du pollueur-payeur. Aussi, à quoi bon restituer l'argent alors qu'il faudra financer prochainement le déménagement de la déchetterie... Voilà pour les arguments municipaux. Tollé dans les rangs de la gauche, qui ont vu dans cette proposition une vaste "blague."
Et la commission technique n'allait pas en rester là. Dans son rapport de minorité, elle demandait (via un amendement) à la Ville d'octroyer à chacun un bon d'achat de 30 francs valable dans les commerces glandois. "On ne demande pas de vous fier à la loi, mais de faire un geste auprès de la population" , clamait le Vert Patrick Uebelhart. Réponse du municipal Olivier Fargeon: "Il est exclu que nous ne respections pas la loi. Nous avons été élus pour cela." Après moult discussions portant sur l'iniquité d'un tel procédé, la demande était rejetée par la majorité de l'assemblée. Idem lorsque cette même aile gauche du Conseil proposa une variante (contre-amendement): 2 entrées gratuites par ménage au prochain Open Air de cinéma (15 au 19 juillet) qui se tiendra aux Perrerets. Là encore, rejeté.
Succès tactique
Au final, après s'être assurée qu'aucun amendement ne fût accepté, la Municipalité a pu dérouler son plan comme elle l'entendait depuis le début. Oui, selon elle, proposer, comme elle l'a fait, 3 francs par année pour un ticket de bus était absurde, voire arrogant. Mais cohérent avec son propos initial de ne pas octroyer de rétrocession. "Dès lors, nous invitons le Conseil à refuser le préavis municipal" , a clamé le municipal Daniel Collaud. Plan exécuté à merveille: personne n'a soutenu le préavis municipal (malgré 16 abstentions). Au final, l'Exécutif aura su annihiler les volontés des motionnaires. Mais la tactique adoptée pourrait laisser des traces... RH