La commune poursuit ses opérations de lutte contre les déchets jetés dans la rue et en montre le volume.
dsandoz@lacote.ch
Selon le syndic Gérald Cretegny, il ne s'agit pas d'une problématique propre à son statut de ville, mais Gland déplore une sérieuse dégradation sur le front des déchets abandonnés dans les espaces publics. C'est pourquoi, depuis un peu plus d'un an et demi, une commission littering - cet anglicisme désignant l'abandon sauvage de détritus en dehors des poubelles -, présidée par la municipale Christine Girod, planche sur le phénomène et cherche des moyens de lutte contre l'envahissement.
Après avoir sensibilisé les jeunes utilisateurs du skate parc au printemps dernier, les autorités ont choisi d'exhiber le volume d'ordures diverses collectées depuis le début du mois sur les chaussées, places et trottoirs glandois. Cela se traduit par un char à pont dans lequel ont été accumulés entre 7 et 8 m 3 de cartons de pizzas, sachets de chips, bouteilles en verre ou en PET et autres papiers gras. Ce chargement peu ragoûtant restera exposé devant la gare CFF jusqu'à la fin du week-end.
Malgré la ressemblance avec l'opération menée il y a deux semaines à Nyon, Gland se défend de toute copie. " Nous ne nous sommes absolument pas concertés avec nos voisins, note Gérald Cretegny. D'ailleurs, notre démarche ne s'inscrit pas dans le cadre des CleanUp Days répandus dans plusieurs communes romandes."
Epargner et respecter le personnel communal
Sa collègue Christine Girod renchérit. "Nous réfléchissons aux moyens d'éradiquer ce fléau depuis un an et demi, selon plusieurs phases. Il est important de rappeler aux habitants qu'au bout du compte, leurs déchets finissent bien par être ramassés par d'autres humains, à savoir nos employés de voirie ou les concierges." C'est d'ailleurs pour les épargner que la commission littering a renoncé au geste plus spectaculaire qu'aurait représenté un étalement de ces détritus au sol devant la gare. Pour éviter de les voir dispersés aux quatre vents, ceux-ci resteront contenus dans le char.
"Notre action vise trois objectifs, rappelle Christine Girod. Tout d'abord responsabiliser le citoyen sur son devoir de contribuer à maintenir la ville propre. Il s'agit aussi de rappeler que jeter des déchets au sol n'est pas permis, même si on paie ses impôts. Enfin, nous souhaitons que les Glandois n'aient plus peur de parler entre eux et de rappeler, s'il le faut, les règles de bonne conduite en la matière." Hormis le char à déchets, la Ville de Gland a produit une affiche rappelant que jeter dans une poubelle est un geste si simple que "même les plus petits y arrivent" . Une autre affirme que "Gland n'est ni un cendrier, ni une poubelle" .
Les autorités soulignent que si elles font aujourd'hui oeuvre de prévention et de sensibilisation, elles n'excluent pas, si besoin, un recours à la répression. "Un article de notre règlement de police nous permettrait de sanctionner, mais nous souhaitons bien pouvoir juguler ce phénomène sans arriver à cette mesure extrême" , indique Gérald Cretegny.