Durant quatre jours, cette manifestation a mis à l'honneur cet instrument que détestait le génie allemand.
Dans son éditorial, Carole Reuge, présidente et directrice du Flûte Festival raconte que Mozart avait en aversion la flûte, un instrument qu'il "ne pouvait souffrir" . Le génie allemand aurait peut-être changé d'avis s'il avait croisé Carole Reuge, flûtiste toute menue, mais opiniâtre, qui s'est mise en tête de créer ce premier rendez-vous à Gland.
Elle a réussi son pari: ce premier festival a rencontré un très beau succès populaire. A tel point que l'organisatrice aussi fatiguée que radieuse, dimanche soir, ambitionne déjà une deuxième édition dans deux ans. Tant les chiffres - le budget de 168 000 francs est parfaitement tenu - que la demande du public et des musiciens sont des arguments qui plaident en sa faveur. "Je suis très contente, c'est incroyable l'énergie que ce festival a dégagé. J'avais une vision claire et précise devant mes yeux, c'est comme s'il fallait construire une machine, j'avais les pièces mais je ne savais pas si la machine allait fonctionner et cela a été le cas."
Aucun problème n'est à signaler et les horaires des concerts ont été respectés. "Nous avons vécu des concerts mémorables. Vendredi soir, au temple, avec l'Ensemble baroque du Léman dirigé par Barthold Kuijken, le plus beau flûtiste du monde. Quand il joue le monde s'arrête. A 80 ans, Maxence Larrieu détient une forme technique impressionnante. Et ce soir, pour le concert de clôture, nous affichons complet, ce matin, il y avait 150 personnes à la répétition générale."
Un millier de spectateurs
Chaque soir, quelque 200 personnes ont assisté aux concerts. "Je pense que nous avons vendu (y compris les invitations pour les musiciens) près de 1000 billets, ainsi que 300 abonnements."
Comment expliquer ce succès? Sophie Dufeutrelle, compositeur de "Aurore" qui était donné en première mondiale hier pour le concert de clôture, estime que le festival dispose d'une ligne artistique. "Des conventions sur la flûte ont bien lieu mais tout tourne autour de cet instrument. Ici, la programmation est plus ouverte. Le festival a accueilli des musiciens de toute l'Europe. Il y a une ambiance incroyable, l'accueil est généreux. Tout cela a été extrêmement bien pensé."
Le travail des près de 90 bénévoles a été salué. "On voit que nous sommes dans une région de festival, il y a des compétences et un savoir-faire incroyable. Ils sont efficaces, tout comme l'équipe technique du théâtre qui est impressionnante, félicite Carole Reuge qui souligne également l'esprit d'ouverture dont a fait preuve la Municipalité de Gland et en particulier le Service de la culture qui a rapidement choisi de soutenir le festival. COPIN