Des requérants d'asile se sont portés bénévoles pour vendre des oranges au bénéfice de Terre des hommes.
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Ils sont ravis de pouvoir donner de leur temps et se consacrer à une action bénévole, eux qui ont le sentiment de beaucoup recevoir de la part de la Suisse, terre d'asile. Morad, Andom, Abdel Karim, originaires d'Erythrée, et Cemil, turc, accompagné de Houria Pittet, animatrice au sein de la structure de jour de Gland gérée par l'EVAM (Etablissement vaudois d'accueil des migrants), tiendront un stand ce samedi devant le magasin Ikea d'Aubonne. Les quatre requérants d'asile se sont portés volontaires pour vendre des oranges en faveur de la Fondation Terre des hommes. Une première pour eux, pour l'EVAM et sa structure de jour de Gland (lire encadré), mais que tous souhaitent réitérer. "On est heureux de faire une bonne action afin d'aider les enfants d'Afrique" , relevait Morad. "On est très heureux et très reconnaissants d'être là. C'est la première fois que l'on participe à ce genre d'action mais on souhaite en faire d'autres" , renchérissait Abdel Karim. Qui ajoutait que pour lui et ses deux compatriotes cette action était porteuse de sens, dans un contexte de répression généralisée dans leur pays: "Le peuple est fatigué, assoiffé, affamé, les conditions de vie sont très difficiles là-bas." La vente des oranges pourrait lui mettre un peu de baume au coeur: pour un fruit vendu, un enfant aura droit à une visite médicale, pour trois à deux semaines d'eau potable, pour cinq à autant de repas équilibrés et pour dix oranges vendues à deux semaines de soins hospitaliers en cas de malnutrition.
"On propose régulièrement à nos bénéficiaires de Gland de faire du bénévolat à différentes occasions. Ils sont très preneurs et demandeurs de ce type d'action , explique Björn Penelle, responsable du secteur Ouest de l'EVAM. Ils apprécient de pouvoir sortir de leur rôle de requérant d'asile. Plutôt que de recevoir, ce sont eux qui donnent de leur temps, c'est valorisant pour eux" . JOL