Le 19 avril, la population se prononcera sur l'augmentation d'impôts de 4 points. Comité de soutien à la Municipalité et référendaires s'affrontent.
Rhaener@lacote.ch
Membre du comité pour le maintien d'un service de qualité, Cyril Gallay (GdG) défend la hausse d'impôts voulue par la Municipalité. Et largement acceptée par les conseillers communaux, dont il est.
Cyril Gallay, qu'est-ce qui vous pousse à défendre cette hausse d'impôts de 4 points?
Plusieurs choses. La première, c'est la cohérence. Durant des années, les budgets ont été acceptés, le terrain pour les investissements préparés. Et voilà qu'un parti, le PLR, dont l'un des membres instigateurs du référendum a été assermenté en septembre 2014, et qui ne s'est pas soucié de savoir quel était l'historique des débats à Gland, décide de combattre en dehors du ring. Qu'on se comprenne: je suis pour les référendums et les initiatives populaires quand celles-ci émanent du peuple. Quand il s'agit simplement pour un parti de rejouer une votation qu'elle a perdu en n'ayant pas su convaincre la majorité des élus du Conseil, donc des gens connaissant les dossiers, j'ai plus de peine. Pour moi, le PLR rompt très clairement un pacte de bonne intelligence qui tenait jusque-là au sein de l'assemblée. Ça laissera des traces. On ne m'ôtera pas de l'esprit que ce référendum n'a pour but que d'attirer l'attention en période de campagne électorale et que le PLR applique les décisions cantonales aveuglément.
Cela dit, aux GdG, l'un de vos membres a porté le référendum contre la piscine...
Oui, mais à titre individuel, pas au nom de notre groupe.
Voilà pour la stratégie politicienne. Reste le fond de la question: pourquoi vouloir augmenter les impôts?
Parce que la ville grandit et ses dépenses avec. Depuis 2011, les charges liées à la petite enfance ont augmenté de 2 millions, celles liées à la sécurité de 1 million. La Ville s'est également dotée d'une véritable politique culturelle, et c'est une bonne chose, mais il s'agit de 400 000 francs en plus. Et puis nos dépenses pour le canton sont toujours plus conséquentes et vont encore augmenter. Jusqu'à présent, tout cela a été fait sans hausse, car nous avons connu des rentrées fiscales extraordinaires, mais aussi parce que des coupes ont dû être faites, notamment dans l'entretien courant des biens communaux, parfois par manque de moyena mais aussi par manque de ressourcea pour le suivi. Et puis, pensons au personnel: avec un budget annuel de quelque 50 millions de francs, on ne peut plus gérer la Ville comme l'on gère une association locale. Il faut non seulement engager, mais aussi engranger des compétences. Et ces compétences ont un coût.
Les référendaires pointent un dysfonctionnement à l'interne...
Ceux-ci relèvent uniquement du registre relationnel, comme il y en a dans toutes les entreprises. Il ne s'agit en aucun cas de manque d'efficience lié à l'organisation des services.
Reste que ce point et demi sans affectation est comme un caillou dans une chaussure...
Oui, c'est vrai. Mais il s'agit de contraintes légales. Et puis la Municipalité s'est engagée à redistribuer cet argent aux citoyens. Il n'y a pas de raison de ne pas la croire.
Vous avez opté pour une campagne allant à contre-courant.
Exactement: le PLR n'ayant pas apporté de solutions concrètes, nous souhaitions ironiquement leur donner quelques pistes. Nous proposons, sur les affiches, de supprimer des prestations au public. Par exemple: "Trop de places dans les crèches!" Ensuite nous demandons: "Vous ne partagez pas cet avis? Alors votez oui à la hausse d'impôts."